Project Context and Scope
La République de Djibouti, située à un point stratégique entre l’Afrique de l’Est et la péninsule arabique, est une plaque tournante des migrations. Grâce à sa position géographique, ses infrastructures portuaires dynamiques et sa stabilité relative, Djibouti accueille depuis longtemps diverses catégories de migrants : travailleurs économiques, réfugiés, demandeurs d’asile, déplacés internes, personnes en transit vers la péninsule arabique, ainsi que des migrants de retour. Le marché du travail djiboutien inclut une forte proportion de travailleurs migrants, notamment dans les secteurs de la construction, des services domestiques, du commerce informel et des services portuaires.
Cependant, les procédures et les modalités de recrutement de ces travailleurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers, restent encore peu documentées.
Dans un effort concerté pour améliorer la gouvernance de la migration de main-d’œuvre et garantir les droits des travailleurs, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Djibouti, en partenariat avec le Ministère du Travail, souhaite lancer une étude d'envergure nationale. Cette initiative vise à explorer en profondeur les méthodes actuelles de recrutement, tout en identifiant les bonnes pratiques et les lacunes existantes. L'objectif ultime est de dégager des opportunités et d'identifier les défis qui permettent de mieux réguler le marché du travail djiboutien, afin de bâtir un système de recrutement plus transparent, équitable et respectueux des droits humains.
Dans ce cadre, Djibouti a mis en place plusieurs stratégies et cadres politiques visant à promouvoir les droits des travailleurs et à renforcer la gouvernance du marché du travail. Le pays a adopté un Code du Travail Loi n°133/AN/05/5ème du 26 janvier 2006, qui garantit les droits fondamentaux des travailleurs, y compris la non-discrimination, le droit à un contrat de travail, l’accès à la sécurité sociale, et la protection contre les abus et les conditions de travail dégradantes, pour tous les travailleurs.
En outre, le Plan national de l’emploi adopté Djibouti en 2014, avec une version opérationnelle de 2014 à 2018, par les autorités vise à favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et des femmes, à encourager la création d’emplois décents, et à promouvoir le développement des compétences. Ce plan intègre également une approche inclusive vis-à-vis des travailleurs migrants, en reconnaissant leur contribution à l’économie nationale tout en veillant à ce que leurs droits soient protégés.
Djibouti travaille également depuis 2024 à l’élaboration de la Stratégie nationale sur la migration de main-d’œuvre, avec l’appui de l’Organisation Internationale du Travail et avec la collaboration de plusieurs institutions nationales et internationales, afin d’harmoniser les mécanismes de recrutement, de lutter contre le travail forcé et les pratiques abusives, et d’encourager des partenariats bilatéraux équilibrés avec les pays de destination.
Ces efforts s’inscrivent dans une volonté plus large d’alignement avec les engagements internationaux de Djibouti pris par la République de Djibouti, notamment les Objectifs de développement durable (ODD), le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. De plus, le 3 août 1978, le pays a marqué un tournant important en matière de droits du travail en ratifiant deux conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail (OIT). Il s’agit tout d’abord de la Convention n° 100 sur l’égalité de rémunération, adoptée en 1951, qui vise à garantir une rémunération équitable entre les hommes et les femmes pour un travail de valeur égale. Ce même jour, la Convention n° 105 relative à l’abolition du travail forcé, adoptée en 1957, a également été ratifiée, affirmant l’engagement du pays à éliminer toute forme de travail imposé sous la contrainte.
Plus tard, le 28 février 2005, le pays a franchi une nouvelle étape dans sa lutte contre les inégalités en adhérant à la Convention n° 111, adoptée en 1958, portant sur la discrimination dans l’emploi et la profession. Cette convention vise à promouvoir l’égalité des chances et de traitement en matière d’emploi, en interdisant toute forme de discrimination fondée notamment sur la race, le sexe, la religion ou les opinions politiques.
À ce jour, ces trois conventions sont en vigueur, témoignant de l’engagement continu du pays à aligner ses politiques et sa législation sur les normes internationales du travail.
Objectif général de la mission :
Réaliser une étude analytique et descriptive sur les modalités de recrutement des travailleurs migrants et des Djiboutiens à Djibouti, afin de proposer des recommandations pour renforcer l’éthique, la transparence, l’équité et la protection dans les processus de recrutement.
Objectifs spécifiques :
Cartographier les canaux formels et informels de recrutement des travailleurs migrants et nationaux. Identifier les acteurs clés impliqués dans le processus de recrutement (agences, employeurs, intermédiaires, institutions publiques, etc.). Analyser les cadres juridiques et institutionnels régissant le recrutement à Djibouti. Examiner les pratiques de recrutement dans des secteurs clés (ex : BTP, hôtellerie, restauration travaux domestiques, commerce, etc.). Mettre en lumière les potentiels risques d’exploitation, d’abus ou de discrimination. Formuler des recommandations pratiques pour améliorer les pratiques de recrutement, en lien avec les normes internationales (notamment les principes généraux et directives opérationnelles de l’OIM pour un recrutement équitable).Livrables attendus et calendrier prévisionnel :
Le consultant devra livrer les produits suivants
Note de cadrage retraçant la méthodologie qui sera utilisée pour la réalisation de cette consultation incluant le chronogramme de la mission Rapport préliminaire (version provisoire pour commentaires). Rapport final validé qui intègre une revue documentaire, une analyse des pratiques et acteurs du recrutement, une analyse du cadre juridique et institutionnel, une analyse comparative avec des bonnes pratiques régionales/internationales et des recommandations Présentation PowerPoint pour l’atelier de restitution. Rapport de fin de mission incluant les supports réalisés, les défis et perspectives sur la thématique Méthodologie indicativeDates et Calendrier :
La consultation se déroulera dans la capitale de la république de Djibouti. La durée de la consultation est de 30 jours à compter de la date démarrage.
Modalités de supervision :
Le ou la consultant (e) travaillera sous la supervision directe de l’OIM Djibouti (chargé de projet migration de main-d’œuvre). Des réunions de suivi régulières seront organisées entre l’OIM et le consultant(e), en coordination avec le Ministère du Travail, afin de valider les différentes étapes de mise en œuvre et assurer le bon avancement des activités.
Profil recherché :
Nationalité djiboutienne. Diplôme universitaire (au moins Bac+5) en droit, sociologie, économie, gestion des migrations, sciences sociales ou domaine connexe. Minimum 5 ans d’expérience dans la recherche sociale, l’analyse de politiques publiques ou le travail sur la migration ou l’emploi. Connaissance approfondie du contexte djiboutien et du cadre juridique du travail et de la migration. Maîtrise du français ; la connaissance de l’arabe ou du somali est un atout. Excellentes capacités rédactionnelles et d’analyse. Expérience antérieure avec des agences des Nations Unies ou des ONG internationales est un plus.Soumission des candidatures :
Les candidat.es intéressé.es sont invités à soumettre :
Un CV détaillé ; Une lettre de motivation ; Une proposition technique succincte (2 pages max) incluant compréhension des termes de références et l’approche méthodologique ; Une offre financière. Langues Maîtrise du français; La connaissance de l’arabe ou du somali est un atout.Toute question concernant cette consultation (uniquement pour des informations et non pas pour les soumissions), doit être adressée à Choukri SALEBAN : csaleban@iom.int
Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.
Required Competencies