Background

L’agriculture est le secteur prépondérant de l’économie comorienne, contribuant à environ 40% de la formation du PIB. Elle génère la quasi-totalité des recettes d’exportation et emploie les trois quarts de la population active, demeurant ainsi la principale source d’emplois et de revenus des populations vulnérables aux changements climatiques. Elle bénéficie de plusieurs atouts favorables tels que la fertilité naturelle des sols, le climat et la diversité agroécologique. Cependant, la baisse constante de la fertilité des terres agricoles due à l’érosion et des périodes de sècheresse inhabituelles, ainsi que la poursuite des pratiques agricoles inadaptées, constituent les principaux goulots d’étranglement dans le secteur. De même, l’accès à la terre est un enjeu crucial, voire un facteur limitant, pour beaucoup des femmes et jeunes, souvent chefs des ménages, qui sont soumis à des conditions strictes de métayage qui ne les encouragent pas à être réceptifs aux nouvelles techniques et technologies améliorées. Cette situation est à l’origine des difficultés des projets de développement à parvenir à une organisation efficace des producteurs et des filières locales, dans une perspective d’adaptation du secteur aux changements et dérèglements climatiques. De plus, l’occupation des terres agricoles est très disproportionnée et mal organisée. La tendance est favorable à l’extension des cultures d’exportation (ylang-ylang, girofle, vanille). Les cultures vivrières et maraichères généralement conduites dans des petites parcelles de moins d’un hectare, et la faible connaissance sur les dynamiques de chaines de valeurs et les solutions nouvelles, notamment en matière de transformation digitale limitent ainsi, les performances du secteur et les prises de décision sur les investissements à apporter pour renforcer la résilience des systèmes et chaines de valeurs agricoles.

En plus des impacts liés aux dérèglements climatiques, la vulnérabilité des systèmes et des chaines de valeurs agricole en Union des Comores est notamment liée à la déforestation et l’extension des terres cultivées au détriment des forêts naturelles, ainsi qu’à des nouvelles pratiques agricoles inadaptés et l’insécurité foncière consécutive aux statuts fonciers des terres agricoles. Cela étant, il existe aux Comores un type d’agroforesterie traditionnelle qui comporte de nombreux avantages en termes de conservation du milieu (sol, eau, habitat pour les espèces de faune et de flore), de même qu’en termes de production (alimentaire, bois d’œuvre et énergie). Ce système est très stable et permet une couverture permanente du sol, réduisant l’érosion, favorisant l’alimentation des eaux de surface, en plus d’une excellente valorisation de l’espace au niveau de la parcelle par l’étalement des cycles de production.

En outre, la grande dépendance de l’économie du pays envers les cultures de rente traditionnelles (vanille, ylang-ylang et girofle) accentue la vulnérabilité de ces filières, car trop ancrées dans la transformation à faible valeur ajoutée. En effet, ces cultures de rente sont soumises aux lois du marché mondial, lequel est envahi par de nouveaux pays producteurs et une pénétration des acheteurs sur le secteur de la production au niveau national, ce qui occasionne un effondrement des prix à court terme et un risque d’abandon de l’activité par les petits producteurs. Les Comores y sont en effet désavantagées en termes de compétitivité en raison du coût de production élevé et de l’exiguïté du territoire qui ne permet pas d’y réaliser de réelles économies d’échelle.

Une solution possible consiste à miser sur les caractères uniques des produits comoriens dont la spécificité repose d’une part sur les techniques de production traditionnelles qui répondent aux exigences de la culture agrobiologique et, d’autre part, à la présence de variétés endémiques aux Comores ou devenues rares à l'échelle régionale ou mondiale. On y retrouve, parmi de nombreuses autres, certaines variétés endémiques de bananiers, d’ignames, de plantes aromatiques, ainsi que des variétés possédant des caractéristiques spécifiques (comme le café à faible teneur en caféine, la vanille à haute teneur en vanilline, et d’autres comme le gingembre, la muscade, l’aloe vera ou encore le gros thym… ). Car, contrairement aux autres pays de la sous-région de l’Océan Indien, tel Madagascar pour la vanille, les caractéristiques génotypiques des variétés présentes aux Comores ont été conservées, notamment en raison de la reproduction végétative pratiquée pour la vanille par exemple et de l’absence de programmes d’introduction de nouvelles variétés pour ces espèces. La conservation et l’utilisation durable des espèces et variétés cultivées aux Comores présente ainsi des bénéfices importants à l’échelle régionale et mondiale, en assurant la conservation d'un matériel génotypique unique au pays ou à la sous-région et la préservation d'un potentiel adaptatif de ces cultures de rente avec un fort potentiel de certification des produits pour une meilleure commercialisation.

Eu égard à ce qui précède, le Gouvernement Comorien, à travers le Ministère en charge de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Environnement a confié au PNUD la charge d’appuyer le développement et la mise en œuvre d’un projet intitulé « résilience des chaines des valeurs et systèmes agricoles en Union des Comores » à soumettre au financement du conseil d’administration du GEF pour mobiliser les ressources au niveau du guichet GEF/LDCF.

Dans cette perspective, la présente intervention cherche ainsi à consolider les acquis obtenus et porter à l’échelle les expériences réussies dans le secteur, à travers les interventions antérieures soutenues par le PNUD, notamment au travers les projets CRCCA et IBSA , tant en matière de renforcement des capacités d’adaptation du secteur agricole, qu’en termes d’introduction de nouvelles techniques et technologies pour une plus grande résilience des chaines de valeurs agricoles et des communautés rurales ; et à réunir dans cet élan, les conditions favorables pour l’initiation d’une approche nouvelle dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage.

La mission devra, entre autres, identifier les produits agricoles auxquels des solutions pilotes type blockchain seraient applicables, en priorisant sur des produits d’export à haute valeur ajoutée pour développer un système de certification utilisant la blockchain et les technologies mobiles. Pour les Comores, la vanille et l’ylang-ylang, ainsi que d’autres comme le café, le poivre et le gingembre, sont typiquement des produits pour lesquels on pourrait appliquer un tel système avec une démarche de certification pour différencier ces produits typiques des Comores, mettre l’accent sur la qualité, créer de la valeur pour les producteurs, répondre aux attentes des consommateurs en quête de transparence, d’équitabilité et de normes qualitatives, sociales et environnementales et bien sûr inclure en même temps des considérations axées sur la résilience et l’adaptation. L’objectif est de pouvoir vendre des produits de qualité supérieure, donc plus cher et plus de revenus pour les producteurs, et entretenir ainsi une image positive des Comores auprès des consommateurs. 

Elle devra aussi prendre en compte les technologies d'adaptation qui n’ont pas été suffisamment développées ou pas du tout développées par les projets antérieurs dans le pays et qui s’inscrivent parfaitement dans le contexte actuel des Comores.

Duties and Responsibilities

Le but de cette activité est de préparer une demande de financement à soumettre au FEM pour réaliser un projet sur le thème de l’agro-biodiversité des Comores, visant à conserver et à valoriser les pratiques traditionnelles de même que les variétés traditionnelles comoriennes dans les domaines de l’agroforesterie et des cultures de rente.

Le (la) Consultant(e) international(e) élaborera le PIF et conduira des consultations additionnelles si nécessaire pour développer une demande de Fonds de Préparation de Projet (PPG) et élaborer une note sectorielle sur la problématique de l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques. Plus spécifiquement, il s’agira de :

  • Produire le PIF et les documents techniques requis du projet, pour la soumission au Secrétariat technique du FEM ;
  • Superviser et effectuer l’assurance qualité des données collectées ;
  • Effectuer l’analyse du problème, de la solution au problème et des barrières à la mise en œuvre des solutions et s’assurer qu’ils sont examinés et validés par l’ensemble des parties prenantes ;
  • Déterminer la portée et développer la théorie du changement du projet ;
  • Soutenir l’identification des principaux partenaires et des co-financements potentiels (en consultation avec les contreparties nationales et le Bureau de pays du PNUD) ;
  • Mettre en évidence de façon pertinente et documentée l’additionnalité du Projet ;
  • Identifier sommairement les principaux coûts et avantages (y compris les avantages marchands et non marchands) de la proposition de projet ;
  • Identifier et justifier la pertinence des zones d’interventions proposées pour le projet ;
  • Identifier et évaluer sommairement les coûts des résultats, des produits et des activités ;
  • Déterminer le mode de calcul des indicateurs retenus (indicateurs socio-économiques, indicateurs fonciers et indicateurs de suivi de la mise en œuvre des options prioritaires d’adaptation aux effets des changements climatiques) avec l’appui des experts nationaux ;
  • Déterminer les valeurs de référence des indicateurs clés retenus pour le suivi-évaluation du Projet avec l’appui des experts nationaux ;
  • Développer et finaliser une proposition complète de PIF et de demande de fonds de préparation du projet (PPG).

Produits attendus

La phase de démarrage sera marquée par une rencontre de cadrage aux fins d’avoir une vision harmonisée sur les objectifs et les résultats attendus de la mission. A cette occasion, le/la consultant (e) présentera une note méthodologique et les outils à utiliser ainsi que le chronogramme prévisionnel.

Il est également attendu du consultant de livrer :

  • Un PIF complet aux normes requises par le FEM et le PNUD ;
  • Une fiche de demande de Fonds de Préparation de Projet aux normes requises par le FEM et le PNUD;
  • Un Projet de termes de référence des Expertises identifiées pour l’élaboration du descriptif de projet complet du Projet conformément aux objectifs de la mission;
  • Une étude de préfaisabilité relative à ce projet.

Gestion de la consultation

Sous la supervision directe du bureau du PNUD Comores et du Conseiller technique Régional d’Addis-Abeba, le (la) consultant (e) aura la responsabilité de l’atteinte des produits et résultats escomptés dans les délais impartis. Au cours de sa mission, il ou elle traitera principalement avec le bureau de pays du PNUD Comores qui aidera à l’organisation logistique de la mission et de ses réunions et visites, et sera en charge de valider tous les documents élaborés par le consultant.

Soumission des offres

Lors de la soumission de son offre, le consultant devra s’attacher à démontrer sa capacité technique et opérationnelle à conduire la mission dans le délai imparti. Il devra ainsi soumettre les documents suivants :

Une offre technique contenant les documents suivants :

  • Une note méthodologique en conformité avec la portée et les objectifs de la mission;
  • Un curriculum vitae détaillé avec des expériences similaires avec les coordonnées d’au moins trois (3) références (email, téléphone, etc…);
  • Une copie des diplômes.

Une offre financière détaillée et complète pour les quatre-vingt-cinq (85) jours ouvrables de mission incluant les postes suivants : honoraires, billets, per diem pour le (la) consultant(e) international(e) lors de sa présence aux Comores, déplacement à Moroni.

Les coûts liés à des éventuels déplacements (transport et per diem) en dehors de Moroni jugés nécessaires dans l’accomplissement de la mission, ne seront pas comptabilisés dans l’offre financière.

Evaluataion des offres

La sélection sera faite sur la base des critères suivants notés sur 100 :

Evaluation technique : 70 points

Evaluation financière : 30 points

Evaluation technique:

Qualifications techniques et expérience: Diplôme universitaire (bac +5) en agronomie, agroécologie, gestion durable des ressources naturelles, biologie, adaptation aux changements climatiques et autres domaines connexes;

Points : 8

Qualifications techniques et expérience: Pertinence de la note méthodologique en rapport avec les objectifs de la mission 

Points : 30

Qualifications techniques et expérience: Une expérience avérée d’au moins 10 ans dans l’élaboration de projets portant sur l’adaptation aux changements climatiques, l’agro-biodiversité et l’environnement dans des pays en développement 

Points : 20

Qualifications techniques et expérience: Avoir développé au moins 5 projets/PIF approuvés auprès des fonds verticaux, notamment le GEF 

Points : 20

Qualifications techniques et expérience: Une expérience avérée d’au moins 7 ans de la méthodologie de renforcement des capacités nationales dans le domaine de l’agriculture, l’environnement et changements climatiques 

Points : 12

Qualifications techniques et expérience: Une expérience des SIDS, dans la région Océan Indien et aux Comores serait un atout 

Points : 10

Seuls les candidats qui auront obtenu 70% du total des points seront considérés pour l’évaluation financière.

Evaluation financière :

La proposition financière la plus basse recevra le maximum de points (30pts).

Les autres propositions seront évaluées suivant la formule ci-après :

 [30 Points] x [Prix le plus bas US$] / [Prix en US$ offert] = Points attribués au prix de l’autre soumissionnaire soumissionnaire.

Modalités de paiement

Le paiement sera effectué en trois versements et comme suit :

  • 20% après soumission de la note méthodologique;
  • 40% après soumission et validation du PIF complet;
  • 40% après soumission et validation du rapport final de mission.
Competencies
  • Avoir une vision, une compétence professionnelle et une maîtrise avérées des projets d’adaptation aux changements climatiques;
  • Avoir la capacité d’analyse, d’évaluation et de recherche de solution aux enjeux de la gestion durable des ressources naturelles et du changement climatique en Afrique, et notamment dans les PEID;
  • Avoir une connaissance des principes opérationnels et stratégiques du GEF et du PNUD ;
  • Connaissance des technologies et des pratiques d’agriculture intelligente face au climat;
  • Grande ouverture d’esprit, notamment enclin à l’innovation ;
  • Grande disponibilité, motivation et initiative de travail ;
  • Grande capacité à travailler sous pression et un environnement complexe.
Required Skills and Experience

Education:

  • Diplôme universitaire (BAC +5) en agronomie, agroécologie, environnement, biologie, adaptation aux changements climatiques et autres domaines connexes

Expériences:

  • Une expérience avérée d’au moins 10 ans dans l’élaboration de projets portant sur l’adaptation aux changements climatiques, l’agro-biodiversité et l’environnement dans des pays en développement ;
  • Une expérience avérée d’au moins 5 ans de la méthodologie de renforcement des capacités nationales dans le domaine de l’agriculture, l’environnement et changements climatiques ;
  • Avoir développé au moins 5 projets/PIF approuvés auprès des fonds verticaux, notamment le GEF ;
  • Une expérience avérée d’au moins 5 ans dans les processus participatifs de formulation des projets ;
  • Une expérience avérée d’au moins 5 ans dans des programmes de promotion et de valorisation des ressources naturelles ;
  • Une expérience des SIDS, dans la région Océan Indien et aux Comores serait un atout.

Langues:

  • Avoir une excellente capacité rédactionnelle en français et en anglais.


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